Aujourd’hui, le Canada, ses alliés du G7 et l’Australie mettent en place un plan visant à affaiblir la capacité de Poutine à financer sa guerre illégale contre l’Ukraine en imposant un prix plafond maximal pour le pétrole brut d’origine russe transporté par voie maritime.
À compter du 5 décembre 2022, le prix maximal du pétrole brut d’origine russe transporté par voie maritime sera fixé à 60 dollars américains le baril. Les acheteurs qui ne respectent pas le prix plafond ne pourront pas obtenir de services, comme l’assurance des expéditeurs, de la part d’entreprises de l’un ou l’autre des pays membres de la coalition (les pays du G7 et l’Australie).
Ce mécanisme du prix plafond a été soigneusement conçu pour réduire les revenus de la Russie et, par conséquent, sa capacité à financer sa guerre contre l’Ukraine, tout en reconnaissant les limites des chaînes d’approvisionnement des marchés mondiaux de l’énergie et en réduisant au minimum les retombées économiques négatives. Le mécanisme permettra également de faire des ajustements, de façon à ce que le prix plafond puisse être ramené à la baisse.
L’interdiction d’importer du pétrole russe imposée par le Canada, qui est entrée en vigueur le 10 mars 2022, continue de s’appliquer.
En plus d’appuyer l’imposition du prix plafond, les signataires, y compris les pays de l’Union européenne, ont également réitéré leur intention d’éliminer progressivement le pétrole et les produits pétroliers russes de leurs marchés nationaux. Il s’agit d’une autre avancée importante par rapport aux sanctions qui ont été imposées depuis février 2022.
Après la date d’entrée en vigueur, la coalition veillera à l’application du prix plafond pour le pétrole brut et surveillera l’incidence de cette mesure. Elle l’ajustera aussi au besoin, par exemple en permettant que ce prix plafond suive les fluctuations à la baisse par rapport au prix moyen du pétrole russe sur le marché. La coalition envisage également d’imposer, au début de 2023, un prix plafond semblable pour les produits pétroliers d’origine russe autres que le pétrole brut.
Citation
« Cet effort coordonné mené par le Canada et ses alliés consiste à faire continuellement monter la pression sur Poutine et à faire tout ce que nous pouvons, comme nous le faisons depuis février dernier, pour couper ou limiter les différentes sources de revenus auxquelles le Kremlin a recours pour financer sa guerre barbare contre l’Ukraine. Couper ses réserves de la banque centrale était une de ces étapes. Imposer une limite aux recettes pétrolières russes est une autre mesure importante que nous devons prendre, ensemble. Nous pouvons et devons aider l’Ukraine à gagner cette guerre. »
Faits en bref
- L’annonce donne suite à un engagement pris par les dirigeants du G7 lors du sommet tenu à Elmau qui consiste à empêcher la Russie de profiter de sa guerre d’agression en éliminant progressivement la dépendance à l’égard de l’énergie russe et en instaurant des prix plafonds pour limiter l’afflux de recettes pétrolières dans le trésor de guerre de la Russie.
- Selon l’Agence internationale de l’énergie, les recettes pétrolières et gazières représentaient environ 45 % des recettes du budget fédéral de la Russie en 2021.
- Le Canada est un exportateur net de pétrole brut, ce qui signifie qu’il exporte plus de pétrole brut qu’il n’en importe chaque année. Il n’importe pas de pétrole brut de la Russie.
- Le gouvernement du Canada a déjà accordé 2 milliards de dollars en aide financière directe à l’Ukraine jusqu’à présent cette année, et s’est engagé à lui verser une somme additionnelle de 500 millions de dollars par l’intermédiaire de l’obligation de souveraineté de l’Ukraine. De plus, le Canada s’est engagé à verser à l’Ukraine plus de 2,5 milliards de dollars en aide militaire, humanitaire et autre, ce qui porte le total de la contribution du Canada à plus de 5 milliards de dollars.
- Le 24 mars dernier, le gouvernement du Canada a annoncé que l’industrie canadienne donnerait suite à la demande des alliés pour pallier les pénuries attribuables au conflit en Ukraine en augmentant graduellement ses exportations de pétrole et de gaz en 2022 de jusqu’à 300 000 barils par jour (200 000 b/j de pétrole et jusqu’à 100 000 BEP/j de gaz naturel) dans le but de substituer le pétrole et le gaz russes sans toutefois faire augmenter les émissions mondiales.