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Allocution de la vice-première ministre pour présenter le président Zelenskyy à la Munk School of Global Affairs & Public Policy

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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Merci beaucoup, Meric. Merci à toute l’équipe de l’Université de Toronto d’avoir organisé cet événement. Je suis surtout reconnaissante envers les étudiants qui sont présents ici aujourd’hui.

Que vous soyez à Saskatoon, à Kingston ou à Montréal, je sais que ce sera une journée importante pour des milliers d’étudiantes et d’étudiants partout au pays.

Je suis heureuse d’être ici avec vous. Et bien sûr, c’est un grand honneur pour moi de présenter le président Zelenskyy.

Mais avant de vous présenter le président Zelenskyy, j’aimerais vous expliquer brièvement pourquoi il est si important qu’il prenne la parole aujourd’hui.

Le 24 février dernier, nous nous sommes tous réveillés dans un monde totalement transformé.

Pendant que nous dormions, Vladimir Poutine a ouvert le feu sur le peuple ukrainien, et il s’en est aussi pris à l’ordre international fondé sur des règles que les démocraties du monde entier s’étaient efforcées de bâtir depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Dans les mois qui ont suivi, il a cherché – en détruisant la vie de plusieurs milliers d’Ukrainiens – à démontrer que la tyrannie russe peut vaincre la démocratie ukrainienne.

Il a cherché à démontrer que la tyrannie peut vaincre la démocratie elle-même.

Nous ne pouvons lui permettre de réussir. C’est ce que démontrent chaque jour les Ukrainiens.

Pour les soutenir, le Canada s’est engagé à fournir une aide financière de 1,87 milliard de dollars à l’Ukraine. De cette somme, 1,5 milliard de dollars ont déjà été versés. C’est plus que ce que n’importe quel autre pays a pu verser sur les comptes bancaires du gouvernement ukrainien.

Je suis ministre des Finances. J’ai parlé au ministre des Finances de l’Ukraine, Sergii Marchenko, ce matin. Je lui parle souvent, je sais qu’il a besoin d’argent pour faire face à cette guerre, et le Canada est là pour le soutenir. Nous le soutenons également avec des armes.

Je tiens à dire aujourd’hui au président Zelenskyy ‒ et à Vladimir Poutine, qui, je pense, nous écoute probablement lui aussi ‒ que tant qu’il le faudra, le Canada sera là pour soutenir l’Ukraine.

L’Ukraine, bien sûr, se bat pour sa propre démocratie et sa propre liberté, mais nous sommes conscients que l’Ukraine se bat aussi pour nous. L’Ukraine se bat pour toutes les démocraties du monde et c’est pourquoi nous allons persévérer. Nous ne nous relâcherons pas nos efforts. Nous serons là pour la soutenir.

Nous sommes réunis aujourd’hui dans une université exceptionnelle, et je vais donc conclure en partageant avec vous une réflexion sur les étudiants et les enseignants.

En 1991, j’avais le même âge que beaucoup d’entre vous ici. J’ai commencé ma carrière cette année-là, l’année où l’Union soviétique s’est effondrée et où l’Ukraine est devenue indépendante.

Je me souviens très bien de cette époque. C’était une époque où nous, les Occidentaux, étions les leaders de l’Ukraine. Beaucoup de Canadiens ont participé à cet effort. Ma propre mère a déménagé en Ukraine pour y travailler sur les réformes constitutionnelles.

Mais aujourd’hui, les rôles ont changé. Je crois sincèrement que l’Ukraine est aujourd’hui l’enseignant. Et nous – les autres démocraties du monde – sommes ses étudiants.

Comme tout bon enseignant, le peuple ukrainien, par sa résistance héroïque, nous remet en mémoire d’anciennes leçons :

Il nous apprend qu’on peut tenir tête à quelqu’un de bien plus grand, même si les chances ne sont pas de notre côté, tant qu’on croit en la cause pour laquelle on se bat et que celle-ci est juste et vraie.

Le peuple ukrainien nous apprend aujourd’hui qu’il vaut la peine de se battre pour la démocratie.

Il nous apprend que la force d’un pays ne réside pas dans le nombre de personnes que vous pouvez forcer à vous obéir. Elle réside dans le nombre de personnes qui, de leur propre gré, se lèvent pour défendre ensemble leurs droits.

Ce sont des leçons que le peuple ukrainien nous enseigne à un coût si élevé. Il est important que nous tous, ici au Canada, réfléchissions sérieusement à celles-ci et que nous les mettions en pratique, dans le cadre de nos efforts constants pour construire et renforcer notre propre démocratie.

L’un des premiers enseignants de l’Ukraine était Taras Shevchenko, un serf qui a eu le courage incroyable de dire aux autres serfs, à ceux qui étaient considérés comme des biens, qu’ils étaient des êtres humains.

Tous les Canadiens d’origine ukrainienne qui nous écoutent ‒ tous les Ukrainiens aussi ‒ connaissent bien la phrase de Taras Shevchenko que je vais citer : « Étudiez, mes frères. Pensez et lisez. »

Cette idée était si puissante et révolutionnaire pour les serfs. Elle est la raison pour laquelle nous honorons tous Taras Shevchenko aujourd’hui.

Mais aujourd’hui, l’Ukraine et le monde peuvent compter sur un nouvel enseignant courageux, qui est aussi un révolutionnaire. Il s’agit du président Volodymyr Zelenskyy, qui guide l’Ukraine et, ce faisant, instruit et guide les démocraties du monde entier.

Slava Ukraini!