LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Merci, monsieur le premier ministre, et bon après-midi.

Tout d’abord, je tiens à dire que je suis fière d’être une Canadienne d’origine ukrainienne et que je suis fière des contributions que notre communauté ukrainienne apporte au Canada depuis bien plus de 130 ans maintenant.

Les liens qui existent entre les Canadiens et les Ukrainiens, grâce à notre communauté, sont précieux et importants.

Mais je veux être très claire aujourd’hui : la politique du Canada à l’égard de l’Ukraine dans le contexte de la crise actuelle n’est guidée ni par les liens qui unissent nos populations ni par la relation spéciale qui en a découlé.

Il est essentiel pour le Canada, en janvier 2022, de soutenir l’Ukraine parce que nous y avons un intérêt national clair et urgent.

Ce qui est en jeu dans ce conflit est critique et concerne directement le Canada et l’intérêt national canadien. Il s’agit d’une lutte entre la démocratie et l’autoritarisme. Il s’agit d’une confrontation directe à l’ordre international fondé sur la règle de droit. C’est une tentative de le remplacer par un monde dicté par la force, où les grandes puissances ont le pouvoir de redessiner les frontières et de dicter les politiques étrangères des démocraties souveraines, alors que leur seul tort est d’être plus petites et de ne pas avoir une armée aussi puissante.

Des Canadiens – nos propres parents et grands-parents – ont combattu et ont donné leur vie pour établir l’ordre international fondé sur la règle de droit pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. Bien entendu, ils ont fait ce choix parce qu’ils savaient que c’était la bonne chose à faire. Mais ils savaient également qu’il était dans l’intérêt national direct du Canada, en tant que puissance moyenne, de contribuer à bâtir un monde fondé sur des règles.

L’ordre international fondé sur la règle de droit est aujourd’hui plus menacé que jamais. L’Ukraine est aux premières lignes de cette lutte. C’est pourquoi le Canada la soutient.

Les dictateurs du monde entier nous observent afin de déterminer si notre alliance de démocraties a la volonté et la capacité de défendre l’ordre international fondé sur la règle de droit. Nous devons leur montrer que nous comprenons la gravité de la situation et que nous sommes à la hauteur. Et c’est exactement ce que nous allons faire.